Bela Bela (Afrique du Sud) - L'Afrique du Sud a fait la promotion mercredi de la candidature de son ancienne chef de la diplomatie Nkosazana Dlamini-Zuma pour la présidence de la Commission de l'Union africaine (UA), qui doit être renouvelée la semaine prochaine à Addis-Abeba.

Chef de la diplomatie sud-africaine de 1999 à 2009, Mme Dlamini-Zuma, 62 ans, est actuellement ministre de l'Intérieur. Elle est divorcée du président sud-africain Jacob Zuma.

Nous avons ici quelqu'un de grande envergure, d'expérience et ayant une vaste connaissance du continent, a souligné la ministre qui lui a succédé aux Affaires étrangères, Maite Nkoana-Mashabane, lors d'une conférence de presse organisée en marge d'un séminaire gouvernemental à Bela Bela (nord).

La candidature de Mme Dlamini-Zuma a le soutien unanime des pays d'Afrique australe, mais jouit aussi du soutien de pays d'autres régions, a-t-elle dit.

Nous avons rendu visite aux 53 pays (autres membres de l'UA), et nous sommes satisfaits des réactions, car au bout du compte, ça se décidera sur le principe d'un pays, une voix. Le président Jacob Zuma a contacté personnellement presque tous ses homologues et nous sommes confiants, a ajouté Mme Nkoana-Mashabane.

Mme Dlamini-Zuma sera opposée au sortant, le Gabonais Jean Ping, président de la Commission de l'UA depuis 2008 qui souhaite obtenir un second mandat.

Elle a souligné la valeur symbole que pourrait revêtir la présence d'une femme à la tête de l'organisation panafricaine: Si je suis élue, je travaillerai comme n'importe quel homme politique, mais sans oublier les femmes dont le combat pour l'émancipation continue, a-t-elle dit.

Réputée femme de poigne, Nkosazana Dlamini-Zuma est restée discrète pendant la conférence de presse. Elle a largement laissé à sa collègue des Affaires étrangères le soin d'exposer le projet de l'Afrique du Sud pour que l'UA gagne en poids diplomatique, avant de s'exprimer à son tour.

L'orientation majeure prise par l'UA est d'aller vers une accélération du développement en Afrique. Un développement économique, social et culturel. Et la priorité va aux infrastructures, car elles sont cruciales pour le développement économique, a déclaré Mme Dlamini-Zuma

Là où il y a encore des conflits, l'Afrique doit les résoudre avec ses propres solutions, son propre savoir, a-t-elle dit.

L'Afrique du Sud souhaite aussi permettre à l'Union africaine de repartir d'un bon pied après l'échec essuyé en Libye, où les Occidentaux sont accusés d'avoir privilégié la force au détriment d'une tentative de médiation africaine prévue par l'ONU.

C'est du passé, nous devons nous concentrer maintenant sur le futur, a déclaré Mme Dlamini-Zuma, qui mise sur une coordination améliorée entre l'UA et l'ONU, inscrite dans une toute récente résolution du Conseil de sécurité.

Interrogé sur la Chine, puissance avec laquelle l'Afrique du Sud cultive une proximité diplomatique de plus en plus manifeste, Mme Dlamini-Zuma a souligné que l'Union africaine (avait) des liens avec l'Union européenne, les Etats-Unis, l'Amérique du Sud. Elle doit aussi entretenir des liens avec l'Asie, la Chine y compris.

Nous devons aussi nous diversifier économiquement (...) La Chine est une grande puissance et l'Union africaine doit interagir avec elle, a-t-elle dit.